


Vous êtes en garde à vue ou auditionné : contactez un avocat

Environ 800 000 gardes à vue ont lieu en France chaque année. Ce nombre vertigineux peut laisser croire que cette mesure serait devenue banale voire anodine. Fausse idée !
Définie par le code de procédure pénale, la garde à vue est une mesure de contrainte, privative de liberté, prise à l’encontre d’une personne contre laquelle il existe une ou des raisons plausibles de soupçonner qu’elle a commis ou tenter de commettre un crime ou un délit.
À ce stade, vous n’êtes donc ni jugé ni même poursuivi mais simplement sous le coup d’une mesure d’enquête afin d’établir si vous êtes ou non l’auteur des faits qui vous sont reprochés. Les enquêteurs n’ont qu’un seul objectif à ce stade : obtenir des aveux ou des éléments à charge contre vous afin de valider leur enquête et permettre au procureur de la république de vous poursuivre en justice.
Pour parvenir à leurs fins, les enquêteurs peuvent parfois employer des moyens de pression contre lesquels il est parfois difficile de résister. Par exemple, ils peuvent décider de vous auditionner au milieu de la nuit ou bien encore vous promettre une cigarette ou de vous relâcher si vous passez aux aveux.
Une seule personne peut être à vos côtés et intervenir dans votre intérêt, au cours de cette procédure qui peut durer jusqu’à six jours : votre avocat. Sauf cas particuliers, les policiers sont dans l’obligation de vous proposer de contacter l’avocat de votre choix faute de quoi la procédure serait illégale. Or nous constatons trop souvent que face à la dissuasion policière de contacter un avocat, beaucoup de personne refusent cette assistance… Quelle erreur !
Tout d’abord demander un avocat c’est disposer d’un entretien de 30 minutes avec celui-ci. En plus de permettre un temps de respiration avec une personne présente pour vous, cet entretien strictement confidentiel permet de préparer une audition avec un professionnel du droit. Il faut bien comprendre que tout ce que le gardé à vue dira aux policiers sera porté à la connaissance du procureur de la République et du juge qui décideront de votre poursuite et de votre sanction. Trop souvent, nous constatons que les personnes non assistées cèdent face à la fatigue et à la pression policière et s’épanchent beaucoup trop. Et regrettent bien souvent leurs propos. Avoir un avocat c’est calibrer son discours et parfois prendre la décision de se taire lorsqu’une audition dérive et que les policiers ont une attitude déplacée. Il sera toujours possible de s’expliquer plus tard. Le droit au silence est un droit absolu qu’on ne pourra jamais vous reprocher…. Mieux vaut se taire que proférer des paroles malheureuses, car il sera alors très délicat de revenir dessus.
Demander un avocat c’est également avoir la certitude que celui-ci sera présent durant vos auditions et confrontations. La loi donne à l’avocat la possibilité de s’exprimer en votre faveur en fin d’audition et d’éclairer certains points juridiques et factuels très importants. Cette intervention est fondamentale car un professionnel du droit, interlocuteur privilégié des juges, s’exprimera alors en votre faveur. Il n’est pas rare que ces déclarations de votre avocat entrainent un abandon des poursuites par le procureur de la République. Enfin, l’avocat participera minutieusement à vos côtés, à la relecture de vos auditions n’hésitant à faire modifier des procès-verbaux inexacts ou incomplets.
Enfin la présence de l’avocat permet d’éviter certains abus policiers au cours de la garde à vue : par exemple vous faire relire la procédure sans vos lunettes ou bien encore vous promettre monts et merveilles, notamment la liberté, si vous dites ce qu’ils veulent entendre. C’est croire que les policiers ne veulent que votre bien. Pensez que ce genre de choses n’arrive pas. Il est important de comprendre que le rôle premier d’un policier est de permettre votre poursuite par l’autorité judiciaire. Une décision de classement d’une procédure ou de relaxe est avant tout un désaveu de leur travail. Les policiers ne sont pas vos amis et n’ont qu’un objectif : que leur procédure soit validée par la justice.
La présence de l’avocat est alors indispensable, car toute dérive sera alors consignée par votre avocat qui pourra alors présenter ces arguments devant le magistrat en charge de l’enquête. Soyons clairs, la parole d’une personne gardée à vue face à celle d’un policier n’a que peu de valeur. En revanche lorsque cette parole est corroborée par un avocat qui était présent à ses côtés, la balance peut alors s’inverser.
Comment prévenir son avocat.
Tout d’abord en le demandant directement aux policiers à tout moment de la procédure.
Vos proches (personne avec qui vous vivez habituellement, vos frères et sœurs, vos parents en ligne direct) peuvent également faire désigner un avocat, sous réserve de votre confirmation auprès des policiers. Il arrive d’ailleurs souvent que le cabinet soit saisi par la famille d’une personne gardée à vue.
Ne perdez jamais de vue que votre défense commence à ce stade et qu’une garde à vue bien gérée, c’est un potentiel procès bien préparé.